Exposition

Au côté droit de Claire Colin-Collin

Commissaire de l’exposition : Leïla Simon

 

Exposition du 2 juillet au 3 septembre 2023
Vernissage dimanche 2 juillet à  12h30 – concert de Tonsure à  15h
Des visites guidées ont lieu à 18h30 avant chaque séance de Cinémapéro.


Vue de l’exposition Au côté droit de Claire Colin-Collin, Eac Les Roches, 2023 © Blaise Adilon

 

Mon intervention pour le Prix Aica 2021, vous faisait part de moments, de moments « qui marquent, constituent, accompagnent.

Où l’on a qu’une envie c’est de chanter, danser, marcher à cloche pied.

Où  l’on a qu’une envie, celle de courir pour ne pas perdre le fil de notre pensée.

Qui font que l’écriture devient un terrain de jeux, d’expérimentations, de découvertes et de plaisir.

Qui font que l’on ne peut que poursuivre.

Vous voyez ces moments ? Ces moments où la rencontre a lieu. Ces moments-Là. »

Ma rencontre avec Claire Colin-Collin est un de ces moments-Là.

L’exposition à  Eac Les Roches vient le poursuivre.

Leïla Simon

 

Juillet 2023

Chère Claire,

Après notre échange autour du titre que tu as proposé pour l’exposition à l’Espace d’art contemporain Les Roches, des mots, des phrases me sont revenus en mémoire, j’ai farfouillé dans mes notes et relu celles que tu as rédigées fin 2018 début 2019 (Merci, vraiment. Quel régal que de
pouvoir lire tes carnets).

Je me remets à penser au fait que tu répètes une forme pour laisser échapper ce qui doit advenir. Répéter le même geste pour le défaire, le libérer de toute maîtrise. Atteindre l’insaisissable, même si nous savons très bien que tu ne veux en aucun cas l’atteindre. L’atteindre serait la fin, or, ici, l’infini
est de mise.

Insaisissable, donc, telle une apparition. Tu sais que parfois j’hésite, s’agit-il d’apparition ou bien d’évaporation, voire de diffusion. Peut-être est-ce les deux, peut-être est-ce les trois. J’aime à penser que ce sont les trois.

En me remémorant notre discussion autour du titre que tu as proposé pour l’exposition à l’Espace d’art contemporain Les Roches, il me revient à l’esprit un passage de notre entretien pour la revue Possible. Celui autour des mots, du fait que parfois nous n’en avons pas pour décrire une impression et que c’est agréable. Posée parmi tes œuvres je le vis ce moment, en dehors des mots.

En dehors des mots et en même temps tu as choisi un titre aussi littéral qu’à double sens.

J’évoquais plus haut que j’étais retournée lire certaines de tes notes qui m’avaient marquée.

Si le tableau est le torse, est-ce que tu mets tes doigts dans la peinture comme les enfants le font dans la confiture ? Des doigts, il en a moins été question que du geste, mais en t’écoutant m’expliquer le titre que tu as proposé pour l’exposition à l’Espace d’art contemporain Les Roches, je me suis souvenue d’une peinture de Caravage, de l’incrédulité de Saint-Thomas qui l’amena à toucher pour croire. Attention cher lecteur, chère lectrice, il n’est pas question d’incrédulité, ici, ni de besoin de toucher.

Je reprends, si la peinture suinte du tableau est-ce que peindre c’est la panser ? Si le titre que tu as proposé reprend les trois derniers mots du poème « Le dormeur du val » d’Arthur Rimbaud, est-ce que la peinture serait à la fois quiétude et blessure ?

A très vite pour poursuivre,
Leïla

 

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