Cinémapéros

Chaque mardi à  19h, du 24 juillet au 14 août inclus, est proposé un court-métrage. La séance est suivie de discussions autour d’un apéritif.
L’entrée est libre, comme chaque événement à  Eac Les Roches, dans la limite des places disponibles.

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Cette année les Cinémapéros, à  l’instar de l’exposition « Chut… Ecoutez, ça a déjà  commencé », proposent des pas de côtés pour affiner nos regards.

Nous évoluons actuellement dans une société submergée d’images. Paradoxalement, lorsqu’il s’agit d’évoquer un sujet brûlant d’actualité on nous présente toujours les mêmes images au risque de les banaliser. Comment se détacher de ceci ?  Comment entrer dans le vif du sujet ? Comment donner à  entendre et à  voir des individus, et non des sujets exposés/utilisés /voués à  disparaître ?

À  travers leurs films, Flavie Pinatel, Cécile Hadj-Hassan, Ismaïl Bahri et Clio Simon nous proposent d’autres regards – d’autres images – élargissant ainsi notre champ de vision et nos réflexions. Ils nous invitent aussi à  explorer le champs de l’image comme forme de langage à  une époque où  la poésie et le burlesque sont de belles réponses face à  la frénésie actuelle.

Leïla Simon

 

Mardi 24 juillet à  19h : 
Flavie Pinatel, « Les chants de la Maladrerie », 26′, 2017, Films de Force Majeure.


Avec Les chants de la Maladrerie, Flavie Pinatel fait le portrait d’une cité aux formes étonnantes (La Maladrerie d’Aubervilliers) et de ses habitant.e.s. Un documentaire d’un genre particulier, puisque les personnes s’y expriment, non pas en parlant, mais à  travers des chansons qu’elles ont choisies. En filigrane, Flavie Pinatel dresse un état des lieux poétique du vivre-ensemble en France en 2016.

 

Mardi 31 juillet à  19h : 
Cécile Hadj-Hassan« Cabane » , 12’52, 2017.


Le projet Cabane (كوخ en arabe) a été réalisé en août 2016 avec la participation d’un groupe d’enfants syriens qui ont entre 5 et 8 ans et qui habitent la plaine de la Bekaa (Liban).
A partir d’observations de leur environnement et de leurs jeux et après des plans qu’ils ont dessinés visant à préciser leurs visions, les enfants et la réalisatrice ont construit une cabane éphémère dans le champ où travaillent et vivent leurs familles. Entre les tentes, ruines et nouvelles constructions, ils ont le temps d’une après-midi ébauché un lieu destiné à eux seuls.

 

Mardi 7 août à  19h :
Ismaïl Bahri, « Foyer », 32′, 2016, Spectre en co-production avec La Fabrique Phantom.


A première vue, Foyer semble être une projection sans film où  seul est donné à  voir un écran blanc palpitant. Des voix accompagnent ce blanc. Elles proviennent de personnes qui ont abordé le caméraman du film au travail pour le questionner sur ce qu’il fait. Le filmeur est tour à  tour approché par un photographe amateur, un passant curieux, un policier ou un groupe de jeunes. Au fur et à mesure de leurs développements, les discussions dévoilent au spectateur les principes d’une expérience filmique en cours et, par là -même, les principes du film qu’ils regardent. Cette expérience intrigue, interroge et transforme la caméra en un foyer (à  l’image d’un feu) autour duquel se réunir, parler et écouter. S’intéressant d’abord à  la caméra, ces paroles déploient vite des points de vue singuliers traçant les formes d’un certain paysage social et politique. Elles laissent entrevoir le contexte dans lequel se déploie l’expérience d’un travail qui tâtonne, à  la recherche d’une voie dans le monde qui s’agite.

 

Mardi 14 août à  19h :  –  Séance suivie d’un échange avec la réalisatrice   –
Clio Simon, « Is it a true Story telling  ? »,  42′, 2018, coproduction Fresnoy Studio national, Ircam Centre Pompidou, Hors Pistes Centre Pompidou.


Ce pourrait être l’histoire d’une image manquante, celle des services de l’immigration et de l’asile qui ne se donnent pas à  voir si facilement, ou celle d’une image de cinéma qui ne sait plus quelle croyance véhiculer. A partir d’entretiens et d’enquêtes sociologiques menés auprès de personnes rattachées aux services de l’immigration et de l’asile, ce n’est pas le mythe médiatique de la crise migratoire qui apparaît, mais bien la réalité brute et invisible de la crise de l’accueil des institutions françaises.